C’est un matin d'école buissonnière dans un vidéo club, entre Miyazaki ,Clint Eastwood et Yves Robert qu’Anis Benhallak alors âgé de 11 ans rencontre sa passion musicale. Non pas en s’immergeant dans les bandes originales, mais grâce à cette guitare pour enfant accrochée derrière le comptoir qu’il ne rendra jamais.
Ni Conservatoire, ni école de musique; dans une Algérie des années 90 meurtrie par la guerre civile et l’intégrisme religieux, les disques d’Oum Kalthoum, de M.Tahar Fergani ou James Brown que sa mère écoutait en boucle seront ses meilleurs professeurs pour apprendre à faire sonner harmonieusement son premier vrai instrument. Et son oreille, sa meilleure alliée pour apprendre seul le solfège, pour s’approprier les cordes, les faire vibrer tous les jours, jusqu’à en faire son métier et son passeport avec lequel il parcourra le monde.
Sur une route éclairée par le Rock, Le Rai, le Funk ou la musique traditionnelle algérienne, entre formations éphémères et tournées dans le pays, le changement de direction intervient. L'album Kind Of Blue de Miles Davis dévie définitivement l'aiguille de sa boussole, et à 16 ans le jazz devient une évidence pour lui et les standards ses nouveaux compagnons de jeu. Influencé par des musiciens tel que Charlie Parker, Pat Metheny, Cannonball Adderley, Jeff Beck ou Frank zappa, son vocabulaire musical s’enrichit, et l’improvisation devient un art qu’il va dompter, jusqu’à une parfaite maitrise.
Les partitions suivantes s’écriront à son arrivée en France en 2001, dans un circuit world music et afro qu’Anis intègre rapidement, en parallèle des jazz clubs dont il devient un habitué. Guitariste internationale , arrangeur, compositeur, actif dans différents groupes, il s’installe dans le fauteuil du leader en 2011, avec son groupe « Paradoxical Project ».
Les lumières de l’Orient reflétées dans sa guitare donnent alors à son instrument des intonations de oud ou de guembri. Les cordes tendues vers l’Afrique, c’est sur elles qu’Anis trace des routes de mélodies et de soli spirituelles, méditatives et contemplatives. Chaotiques, rapides et nerveuses. Identité musicale puissante et marquée, la note bleue s’orne
de jazz-rock et de chaabi. Et le groupe s’embarque pour les festivals nationaux et internationaux dont le prestigieux Jazz à Vienne qu’il investira à plusieurs reprises.
En 2014 sort « Pradoxical Project » (Bonsai Music/Sony), un premier album qui immortalisera un style et un jeu aussi uniques que singuliers, Un riche élixir de jazz moderne et ethnique, Un mélange surprenant qui lui vaudra un accueil remarqué auprès des critiques en France et à travers le monde.
En 2016, en créant son label « Miz’art Production », il s’offre la liberté de composer et de produire sans contrainte. C’est avec cette philosophie que sort son second album « Apes Theater » (2018), tumultes urbains bitumés, quiétudes de ruelles ensoleillées, contemplation d’espaces infinis, les cordes d’Anis deviennent narratrices d’un film dont il est le scénariste.
Multi-instrumentiste, Producteur et arrangeur aux influences transcontinentales. Sa musique est nomade à son image, globetrotteur, aujourd’hui il partage sa vie entre Paris, New York et Alger, ses propositions artistiques sont une exploration universelle de la même manière que les musiques qu’il compose avec beaucoup de délicatesse. Aucune émotion ne lui échappe.
En 2022, ce sont les sonorités électroniques qui s’invitent dans les partitions de « The Clown Theory », 3ème album pour lequel il passe pour la première fois derrière le micro en interpretant « Last Song »
En 2023 il intègre officiellement le fameux groupe Egypt 80 de Fela Kuti avec son fils Seun Kuti pour sa tournée internationale et enregistre son 6eme album produit et realisé par Lenny Kravitz
En écho à ce vidéo club qui allait changer sa vie, Anis Benhallak écrit aussi sa musique en 35 MM et compose les bandes-originales de plusieurs films et pièces de théâtres (Until the end de Y.Chouikh, Alger by Night de Y.Koussim, L’Ombre Et La Lumière et De L’Autre Côté Du Miroir de R.Laredj, Guillotine de A.Guillon…).
Plus qu’une suite, une évolution logique pour un musicien dont les mains ont depuis toujours transformé sa guitare en raconteuse d’histoires...
Collaboration:
Seun Kuti, Egypt 80, Lenny Kravitz, Red Hot Chili Peppers, Olodum, Karim Ziad, Les Freres Smith...
Quand la musique devient passeport, on peut se libérer de tout et aller explorer les étoiles.
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